Friday, October 27, 2006

Au pied de cochon - le livre



Martin Picard l'exubérant chef du Pied de cochon vient de publier un livre de recette qui est un livre tout simplement incroyable à l'image de son restaurant et de sa cuisine.

J'ai littéralement dévoré le livre hier soir comme un roman policier. Je me suis couché très tard et rêvé au Pied de cochon toute la nuit. Ce matin je l'ai encore feuilleté et ce livre restera un classique à mes yeux.

Ce n'est pas un livre parfait, d'un point de vue d'éditeur, il y a plusieurs choses qui accrochent : le design, la typo, les illustrations et surtout la bande dessinée. Mais après une lecture, tout ces défauts disparaissent pour dévoiler une personnalité culinaire sans comparaison. Tout dans le livre est fait par des membres de l'équipe (sauf le design et les photos), mais c'est un projet entièrement lié à la grande famille du Pied de cochon.

Je crois que ce noël sera un noël décadent avec plusieurs recettes du Pied de cochon, beaucoup de foies gras et du plaisir assuré. Ce qui est évident avec ce livre, c'est la passion de Martin Picard à tous les niveaux. Bref, on a le goût de se précipiter au restaurant (ce que nous ferons la semaine prochaine).

Ce livre est très dispendieux, mais à mon avis vaut le prix totalement. Il y a un DVD de 2 heures avec des recettes et des making-offs.

L'an dernier quand nous travaillions sur l'Appareil, nous avions approché Martin Picard qui n'avait pas accepté notre invitation et plus tard nous avions entendu parler qu'il travaillait sur son propre livre de recette avec une bande dessinée. Voilà donc ce livre, très différent de l'Appareil, mais totalement décadent et merveilleux.

Monday, October 23, 2006

Berlin - wrap up



Retour de Berlin, une ville qui m'a charmé.



Une ville extrêmement belle avec une architecture métissée impressionnante. Mais la vraie richesse de cette ville se trouve dans l'esprit, c'est incroyablement relax, le rythme de vie est très bohémien et c'est grandement inspirant. On y fait de belles rencontres avec des gens de partout sur la planète, ça ouvre les horizons. Il y a aussi à Berlin un nombre impressionnant de galeries d'art.



Côté culinaire, mon voyage a été plutôt riche, pas en restos surprenants, mais en repas honnêtes et savoureux.

Quelques points étonnants :

1. On peut boire partout, dans le métro, dans la rue et on peut même acheter une bouteille de Veuve Cliquot au stand à patates du coin.
2. La présence imposante des falafels.
3. Le manque de resto de type français, bistro moderne.
4. Le tip est inclus dans la facture.
5. Prendre le métro ne coûte rien si vous le voulez, en fait en 6 jours, je n'ai vu aucune vérification.

Sinon, un resto très sympa qui a été notre dernier repas à Berlin, c'était chez M. Vuong, un resto vietnamien.



C'est vraiment un type de resto qui offre une formule, un menu identique : 5 plats et 2 plats du jour. Il faut donc que ces plats limités soient très bons et ils le sont. L'endroit est toujours plein et nous devons partager notre table avec d'autres gens. La pièce de résistance est le grand bol dans lequel sont servis les plats de nouilles. C'est un grand bol rouge qui est en angle. Ça donne une prestance aux plats. J'y ai dégusté un plat de riz avec un curry jaune, du poulet et des légumes sautés.



C'était vraiment très très bon. Nous avons adoré notre visite. J'ai même pris un drink au rhum pour fêter ce dernier repas. Une adresse à visiter obligatoirement lors d'un passage à Berlin.

Thursday, October 12, 2006

Resto (édition Berlin) - Remake



Alors une semaine à Berlin et donc je découvre la scène culinaire de cette ville extraordinaire.

J'ai fait beaucoup de recherche sur internet, dans des magazines, des guides et j'ai lu beaucoup de choses négatives. Il y a peu à trouver dans la scène des restos. Évidemment sur place, la réalité est moins triste, mais je dois avouer après 3 jours que c'est quelque peu décevant.

J'ai donc décidé le premier soir d'aller au resto qui obtient la meilleure côte et que plusieurs considère comme étant le meilleur jeune chef de Berlin. Cristiano Rienzner est un jeune chef qui a travaillé à El Bulli avec Feran Adria, mais Remake n'est pas un resto qui se concentre sur la cuisine moléculaire du génie espagnol, mais on sent une forte inspiration.

D'abord, Remake se trouve dans un quartier incroyable, qui rappelle Paris, le North Mitte. C'est un quartier rempli de galerie d'art, de boutiques surprenantes. L'endroit est magnifique, chaleureux et n'est pas du tout prétentieux dans son décor et son service.



Ce fut une expérience unique, il est très rare de manger dans ce type de restaurant seul, mais j'ai plongé dans l'aventure. Les très bonnes critiques sur ce restaurant suggéraient de prendre le menu dégustation, ce que j'ai fait. J'ai donc entamé une épopée culinaire de 7 services et verres de vin correspondants.



J'ai d'abord eu droit à du pain et un aïoli au basilic pour titiller l'appétit.

Le premier est un vin allemand, un Kabinet 2005, un excellent vin blanc fruité et très léger.



Le premier plat est une assiette merveilleuse pour lancer le tout, du canard fumé servi avec un crostini aux chanterelles et une salade verte. Le canard était sublime, un goût de fumé satisfaisant sans prendre le dessus. Le crostini était à lui seul un petit chef d'oeuvre, des chanterelles grosses et merveilleuses. La surprise est venu de la salade verte banale en apparence. Mais la vinaigrette était intégrée dans la feuille croquante. C'est très difficile à expliquer, on dirait que la vinaigrette a été amalgamé à froid ou sous vide ... très intrigant et réussi.

Le deuxième vin est un Riesling allemand tout aussi savoureux que le premier, un peu plus charnu.



Le deuxième plat est une belle surprise puisque ce sont des raviolis maisons aux olives noires avec une purée de Agua Agua et une sauce tomate (inspiration putanesca). Moi qui n'aime pas trop les olives, ce plat m'a pris par surprise, les raviolis étaient grandioses, tendres et le goût explosait en bouche. Le meilleur plat de la soirée.

Le troisième vin était un vin allemand très sucré, un peu comme les vins alsaciens.



Le troisième plat était une soupe de citrouille accompagnée d'un pétoncle saisi. Un plat simple et quelque peu décevant. La soupe était très bonne et une sauce au boudin venait lui donner du corps, très intéressant. Le pétoncle était pour sa part un peu trop cuit et donc pas assez moelleux.

Le quatrième vin est un Pouilly Fuissé très corsé et qui tranche avec le vin très sucré d'avant.



Le quatrième plat est un poisson-chat poêlé avec une purée de ratatouille et une tomate confite. Un plat très réussi et aux goûts très marqué avec peu d'ingrédients. Tous les éléments sont savoureux et se marient à merveille avec le vin.

Le cinquième vin manque de me faire perdre connaissance, c'est le premier (et seul) rouge de la soirée, un Chianti tout simplement divin. D'une volupté à faire monter au ciel.



Le cinquième plat n'est pas à la hauteur du vin, loin de là, en fait c'est une très grande déception ce plat. Il s'agit de pièces de boeuf bouilli avec une sauce un peu fade et saupoudré d'une poudre de citron. Le tout accompagné d'une pomme de terre bouillie, d'un bok choy et d'une crevette grillée. Le boeuf s'avère très, très, très sec et ce malgré la sauce, je reste très perplexe devant ce plat qui semble-t-il doit être le clou de la soirée ... la seule chose qui me réconforte outre le vin qui à lui seul devient le plat, mais je dois dire que je n'ai jamais mangé une aussi bonne crevette de vie. Mais son rôle dans ce plat est incroyablement déplacé.

Je décide de me passer du sixième, je vais m'écrouler sur le plancher si ça continu.



Le sixième plat est le premier de deux desserts. Il s'agit d'une glace aux noix avec un chips de proscuitto. Un plat des plus surprenant, jouant avec les textures et les goûts contrastant sucré et salé. Je dois dire que c'est très très bon.

Le dernier vin est un champagne d'un petit producteur, merveilleux pour terminer cette soirée.



Le dernier plat est un dessert divisé en trois. Une glace à l'espresso et un chips à l'espresso, une purée de pomme et une crème fouettée. Cette dernière étape est encore très réussie et laisse le dégustateur que je suis ravi et contenté.

Ce fut une soirée où j'ai pu concentrer mes sens pour sentir, écouter, goûter de façon unique, étant seul. Ce resto est un vrai charme. Outre le plat de boeuf moins intéressant, tout le reste était très réussi et me laisse de merveilleux souvenirs, j'ai déjà hâte d'y revenir. Ça commence bien le séjour.

Sunday, October 01, 2006

Resto - M sur Masson



Il y a très longtemps que j'ai été autant séduit par un restaurant. M sur Masson est une vraie petite perle rare, un trésor à ne pas dévoiler. Je dois vous aviser que les photos sont très moches, floues et sombres. Mais il est assuré que je vais y retourner bientôt, alors je renouvellerai les photos à ce moment.

Jean-François Vachon et Philippe Lisack deux comparses qui étaient en charge à la Bastide, il y a 2 ans ont ouvert ce petit bistro dans un quartier en retrait qui se développe rapidement. Jean-François Vachon est un des chefs qui a participer à L'Appareil et démontre clairement avec ce nouveau restaurant qu'il est un des meilleurs chefs à Montréal.

L'endroit est minuscule et magnifique, on se croirait à Paris. La petitesse des lieux, les hauts plafonds, le charme antique, la lumière, tout y est chaleureux et convivial.



Philipe en hôte grandiose, nous accueille le sourire aux lèvres et le verbe aiguisé. On se sent immédiatement à la maison. On se rend compte rapidement que cette soirée sera agréable et même mémorable. La cuisine rivalise d'étroitesse, on nous confie qu'elle ne correspond pas aux normes du moment, mais comme le lieu est un restaurant depuis des lunes, M profite donc d'un droit acquis. Le chef et le sous-chef se dépatauge dans ce bocal pour concocter un menu extrêmement riche.



Le choix devient donc difficile, heureusement, nous sommes quatre et donc nous aurons la chance de goûter à plus de plats.



La carte des vins est bien garnie, pas d'importation, mais une bonne sélection. Nous optons pour un St-Joseph, un côtes-du-rhône des plus sympatique.

Donc en entrée, je succombe pour l'entrée du jour qui est une fricassé de champignons sauvages dans un jus de foie gras .... tout simplement divin. Un plat rustique de saison qui élève la personne qui le mange au dessus de la table.



Il y a aussi un carpaccio de betteraves jaunes qui est servi et c'est une pure merveille de délicatesse avec des beaux morceaux de parmesan.



On goûte aussi à la soupe du jour qui est une crème de poivron grillé. Cette soupe est très savoureuse. Nous sommes donc sur une lancée, pour l'instant tout est parfait.



Les plats principaux sont tous alléchants. Moi je prends le poisson du jour, un thon poêlé avec un écrasé de rattes mélangé avec un caviar espagnol et une sauce aux champignons asiatiques matsutake. C'est un vrai charme, le goût du caviar vient lier tout le plat qui explose de saveurs et de textures.



Ma copine qui se sent courageuse, opte pour le plat hommage qui est un plat décadent à l'image de la personne hommagée Rossinni le chanteur d'opéra italien qui est reconnu pour sa décadence culinaire. C'est donc une pièce de filet mignon incroyablement tendre qui repose sur un croûton et au dessus de tout ça se trouve une tranche de foie gras. Un plat de purée de légumes racines accompagne cette opulente assiette. C'est un plat qui vous donnera des sueurs tellement c'est bon.



Il y a aussi un de nos amis qui tâte le foie de veau gigantesque et savoureux et le dernier plat est un poulet fermier servi à la façon d'un cassoulet avec des haricots, du chou et de la saucisse. Tous ces plats sont de pures merveilles, on ne parle pas ici des autres plats qui étaient aussi invitants ... des pétoncles au massala, un magret de canard, ... il faut donc y retourner.

Pour dessert, nous étions déjà au nirvana et incapable d'en prendre plus. nous avons donc partagé un dessert qui malheureusement n'apparaît pas assez dans les menus : un baba au rhum servi avec un shooter de rhum agricole et des petits fruits. Ce dessert était tout simplement hallucinant, d'une légèreté et moelleux.



Le goût du rhum nous a donc accompagné dans nos rêves toute la nuit.

Ce resto prend place donc sur ma liste des 10 meilleurs restos à Montréal et sera certainement une adresse à visiter souvent.